Un été presque comme les autres...

Publié le par la pie des deux-sèvres

L’été se termine, avec lui ce qu’il est convenu d’appeler la « période d’étiage » des rivières et des nappes, les prochaines pluies devraient ramener progressivement un peu de débit à nos cours d’eau.

Il n’aura fallu qu’un été somme toute assez normal , peu de pluies, températures d’été, mais avec un déficit hydrique accumulé depuis l’hiver (-12%), pour que les méfaits de prélèvements agricoles irraisonnés deviennent visibles par tous encore une fois : cours d’eau asséchés sur de nombreuses portions dès la dernière semaine de juillet, tarissements de sources etc.

Comme chaque année en Mars-Avril, nous avons pourtant fait valoir notre point de vue et joué notre rôle au sein de l’Observatoire Départemental de l’Eau, pour faire évoluer dans le bon sens les règles de gestion de l’irrigation de l’été à venir dans notre département, règles édictées annuellement par la Préfecture.

Nous demandons une évolution très nette des indicateurs de débits de rivières ou de niveaux de nappes afin de garantir une vraie protection des milieux l’été.

On nous répond par un statut-quo sur ce point et une baisse homéopathique des volumes  individuels d’irrigations autorisés (-6% par ci, -14% par là ).

L’an passé, nous avions choisi de contester l’efficacité à venir d’un tel arrêté-cadre, nous attendons le verdict du Tribunal Administratif de Poitiers sur ce point.

Les circonstances de cette année nous ont malheureusement donnés raison : avec l’absence de pluies salvatrices cet été, l’application du même type d’arrêté  avec les mêmes valeurs seuils n’a pas permis d’éviter l’arrêt d’écoulement et l’assèchement de portions de la Courance, de la Boutonne et de 480 km de linéaires sur les 800 relevés par l’ONEMA et la Fédération de Pêche au 15 aout dans le département !

Les débits qui sont relevés sur la Sèvre et sur la Boutonne n’ont été respectivement que de la moitié et le tiers des débits moyens observés habituellement en aout, dépassant de ce fait allègrement le plancher minimum des débits de crise pendant tout le mois d’aout sur ces deux rivières en particulier !

Ceci prouve bien l’inefficacité actuelle des mesures d’application de l’arrêté cadre, la non pertinence de ces valeurs seuils censées protéger la ressource et les milieux aquatiques.

Comme nous le montrerons par ailleurs, la baisse de 10, 20 ou 30% des volumes autorisés pour l’irrigation ne suffit pas non plus, les volumes d’irrigation supportables chaque année par le milieu sont plutôt de l’ordre du tiers ou du quart de ce qui est actuellement autorisé comme semble le révéler les études scientifiques, les modélisations menées actuellement par le BRGM et autres.

Cela correspondrait plutôt à une diminution de -65 à -75% !

L’année à venir doit voir la redéfinition des ces autorisations individuelles pour les irrigants (autorisations qui n’avaient  tenu compte que des besoins théoriques en eau des surfaces de maïs déclarées cultivées)

Des volumes prélevables par zone de gestion devront être définis à partir de ce qui semble être  réellement disponible aux vues de différentes études ;  Les volumes restants pour l’irrigation devront ensuite être répartis par un « Organisme Unique » entre les différents irrigants de cette zone de gestion.

Ces principes nous semblent aller dans le bon sens, mais il reste à connaitre l’identité et les moyens de contrôles dont disposeront ces « organismes uniques », et la bataille de la définition des « volumes prélevables » pour l’irrigation est engagée, c’est un des enjeux que nous devons surveiller dans les prochains mois !

Publié dans gestion à l'étiage

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