Coup de force et intimidation des irrigants 17

Publié le par Daniel Barré

       Une réunion a été organisée fin avril dernier par le Préfet de Charente-Maritime à Bussac sur Charente. Cette assemblée était destinée à présenter les propositions de réduction des volumes en eau prélevables pour le bassin Charente-Aval et, entre autres usages,  celui accaparé par l’irrigation.

Répondant à un mot d’ordre né dans le sud ouest de la France , 300 irrigants étaient venus dire leur opposition aux mesures pourtant incontournables  pour permettre enfin, après des années de pillage de l’eau, de limiter l’atteinte aux nappes et aux rivières .

Les manifestants ont empêché la tenue normale de la réunion allant jusqu’à invectiver les représentants des services de l’Etat et chahuter physiquement les responsables des associations de protection de l’eau, en l’occurrence de SOS Rivières Environnement.

 

Le concours de la force publique fut nécessaire pour garantir la sécurité des personnes très vivement prises à partie.

 

L’APIEEE soutient les membres de l’association SOS Rivières et les agents des services de l’Etat après une telle agression.

 

Une réunion de la commission locale de l’eau du SAGE Boutonne dut être suspendue à cause d’une autre manifestation d’irrigants à Brioux le 6 mai.

Si le désarroi de professionnels peut être compris , en revanche l’intimidation et la force discréditent tout à la fois les thèmes, l’image et les revendications de ceux qui utilisent ces violences.

Dans de telles conditions , le cadre démocratique n’est pas garanti.

Ces dernières années le lobby « irrigant » a su réduire les étapes amorcées en vue de la reconquête de l’eau : projets de loi amendés grâce aux alliés politiques , programme des agences de l’eau ralenties par le jeu de négociations , arrêtés préfectoraux discutaillés avant d’être parfois retoqués par le tribunal administratif pour leur manque d’ambition…Bref une omniprésence de ces intérêts particuliers contre l’intérêt général !

 

L’eau des nappes et rivières , « patrimoine commun(e) de la nation »  n’est considérée par une frange du monde agricole qu’au titre d’une vulgaire variable économique dénuée d’autre aspect intéressant.

Le massacre des rivières et de la vie aquatique est un drame annuel silencieux….

 

Non contents d’avoir pris d’assaut la ressource en eau dans les années 80, sans aucun débat public, la profession use d’arguments ultimes, non démocratiques  pour tenter d’en conserver le privilège : l’usage de la force et de l’intimidation .

 

Il existe aussi dans le domaine agricole une disparité énorme de situations. Nous ne sommes pas dupes : les manifestations agricoles actuelles précèdent les mutations importantes qui verront le jour en matière de financement de l’agriculture européenne d’ici 2013. Mutations qui risquent fort de réduire encore le nombre d’agriculteurs, et nous le regrettons. Mais nous ne sommes pas d’accord sur la méthode : le maintien du nombre d’agriculteurs sur le territoire ne passe pas par une course aux rendements , à l’intensification ou l’eau , les sols , la diversité animale et végétale ne pèsent rien.

Nous préfèrerions  que l’ énergie engagée dans ces manif soit utilisée pour obtenir le bénéfice d’une politique agricole respectueuse des hommes , producteurs comme consommateurs , et de l’environnement, le tout dans le respect de l’équité.

C’est , nous en sommes convaincus cette voie « commune » qu’il faut cultiver.

 

Pour l’APIEEE, son porte parole Daniel Barré

Disposition réglementaire.

comme elle a soutenu en 2004 la présidente de Deux Sèvres Nature Environnement prise en otage devant la préfecture par un groupe de manifestants agricoles

 

SAGE schéma d’aménagement et de gestion des eaux

Encore faut-il faire la part des choses , car au vu des gros 4X4 garés devant la salle de réunion il est possible d’avoir quelques doutes pour une partie d’entre eux !

  Le slogan  « nourrir la planète » par l’agriculture intensive est un mythe. La question est la solvabilité des consommateurs qu’ils soient pays étrangers ou sans aller loin , les personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France.

 Cinq millions de repas seront distribués dans notre pays cette année par les différentes organisations caritatives ! !

Publié dans Dossiers généraux

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